
Commune de Beckerich
Portes Ouvertes Éolienne Beckerich le 3 mai 2025
29/04/2025
Le 14 mars, la commune d’Ell a célébré son 200e anniversaire avec une grande soirée festive. À cette occasion, ce n’est pas seulement cet âge impressionnant qui a été mis à l’honneur, mais surtout la vie communautaire chaleureuse et familiale qui caractérise la commune depuis toujours.
Outre les personnalités officielles, de nombreux députés, bourgmestres des communes voisines, représentants d’associations et habitants de la commune ont fait le déplacement à Ell. Lors de son discours d’accueil, Edy Graf, qui a animé la soirée dans un Centre Camille Ney rempli jusqu’à la dernière place, a cité Goethe dans le Faust :
« Ce que tu as hérité de tes pères, acquiers-le pour le posséder ! »
Ce que l’on reçoit ne doit pas être accepté passivement, mais nous devons nous l’approprier activement, le comprendre et le faire vivre. Donner une forme vivante aux traditions et à l’héritage familial – voilà le message que Goethe voulait transmettre. Et c’est exactement ce que nous avons fait ce soir-là en regardant ensemble vers les 200 ans de la commune d’Ell, a déclaré Edy Graf.
Après ses mots d’accueil, il a immédiatement passé la parole au ministre de l’Intérieur Léon Gloden, qui, malgré d’autres engagements, n’a pas voulu manquer cette célébration. Dans son discours, le ministre a salué l’excellente collaboration entre la commune d’Ell et son ministère.
La joie fut d’autant plus grande que non seulement le ministre de la Culture Eric Thill et le ministre de l’Intérieur Léon Gloden étaient présents, mais également Jean-Claude Juncker, qui a passé une partie de sa jeunesse à Ell.
Toute la soirée a été accompagnée par la Musik Gemeng Ell. Un moment particulièrement fort fut la création de l’œuvre Josefine du compositeur Camille Kerger, lui aussi originaire d’Ell.
Pourquoi célébrer les 200 ans de la commune d’Ell ? Pour le bourgmestre Henri Rasqué, la réponse est claire :
« Parce qu’ici à Ell, on fête tout – et parce qu’une telle fête est l’occasion idéale de jeter un regard en arrière, de réfléchir au présent et de regarder vers l’avenir. »
Qu’est-ce qui fait la particularité d’Ell ? Pour le bourgmestre, c’est avant tout la vie associative, qui marque fortement la commune depuis longtemps. Ce sont les associations qui ont rassemblé les gens – à l’intérieur de la commune et au-delà – et qui ont contribué à faire connaître Ell hors de ses frontières.
À côté de cette vie sociale, le caractère rural de la commune a aussi été souligné : l’agriculture, l’artisanat et les paysages naturels avec leurs prairies, forêts et chemins de campagne, parfaits pour se promener, faire du vélo et retrouver la sérénité.
Dans sa vision de l’avenir, le bourgmestre a plaidé pour une société misant davantage sur la cohésion sociale, une réduction de la numérisation au quotidien et une distance saine vis-à-vis de la logique de profit :
« Nous n’avons pas besoin de salaires toujours plus élevés, mais de retrouver la joie au travail et davantage d’humanité. Ce n’est qu’en retrouvant ces valeurs que nous pourrons résoudre les problèmes structurels de notre société. »
Le discours du bourgmestre a aussi dépassé les frontières locales. Ell a été décrite comme « un morceau fort du Wëlle Westen», qui a été active dès le début dans la construction de regroupements régionaux dans le canton de Redange.
« Nous ne sommes forts que si le canton est fort », a déclaré Heng Rasqué.
Une mention spéciale a été faite au lien avec la Vallée de l’Attert et donc avec la région frontalière belge :
« Notre collaboration transfrontalière dans la vallée de l’Attert, c’est l’Europe en petit. »
L’initiative de réunir les clubs de jeunes des cinq communes partenaires a été saluée comme un symbole d’une future coopération transnationale.
Et bien sûr, il ne fallait pas oublier le plus illustre fils de la commune d’Ell, qui y a ses racines : Jean-Claude Juncker.
« Je fais l’hypothèse que Monsieur Juncker est devenu ce grand penseur européen, président de la Commission européenne, grâce à cette source elloise. », a lancé le bourgmestre avec un clin d’œil.
Il y a exactement 200 ans, la fusion entre la commune d’Ell et celle de Colpach devenait officielle. Ce moment marque le point de départ de la commune d’Ell dans sa forme géographique actuelle.
La conférence se composait de deux parties : d’un côté, l’histoire administrative de la commune, minutieusement recherchée par Henri Leyder, et de l’autre, l’évolution politique et sociale de la commune au fil du temps – depuis le tout premier « mayeur », qui prenait encore ses décisions dans son salon, jusqu’à l’administration professionnelle d’aujourd’hui.
Cette conférence, recherchée et présentée de manière vivante et captivante par Laurent Schaus et Claude Schmit, a été accompagnée de nombreuses archives et documents visuels rassemblés par Romain Gaspar et Robert Roder.
Mais l’histoire de la commune n’est pas faite que de décisions politiques, elle est aussi marquée par des crises et des vagues d’émigration : famine en 1831, forte émigration d’abord vers le Brésil, puis vers l’Amérique du Nord et la France ; dissolution du conseil communal pendant l’occupation nazie – tous ces éléments ont été évoqués comme faisant partie intégrante de l’histoire de la commune d’Ell.
Les 200 ans de la commune d’Ell ont été célébrés non seulement comme un événement historique, mais aussi comme une manifestation de démocratie vivante, de vie en communauté et de coopération régionale – y compris avec la Belgique.
Un arbre et un banc, placés en face du Centre Culturel Camille Ney, sont devenus des symboles de mémoire – et en même temps une invitation :
« Asseyez-vous ici et réfléchissez à la manière dont vous imaginez l’avenir de la commune d’Ell », a conclu le bourgmestre.
Ell – une petite commune avec une forte cohésion, une riche histoire et un regard clair vers l’avenir.
Joyeux anniversaire, commune d’Ell. Reste comme tu es – et n’oublie pas ce qui te rend si unique, furent les mots de conclusion du bourgmestre.
Pour clôturer la cérémonie, Jean-Claude Juncker, visiblement ému d’y participer, a tenu un discours très personnel. Il a évoqué avec beaucoup d’émotion son enfance heureuse à Ell :
Comment il allait avec sa grand-mère rendre visite aux voisins à l’« Uucht », comment il ramassait des champignons le long de l’Attert, ou comment son père se rendait à vélo à la gare de Noerdingen pour y prendre le train vers la fonderie.
Même l’épicerie Pletschette et la boulangerie Schaus à Redange sont restées gravées dans sa mémoire.
Ell occupe toujours une place toute particulière dans son cœur, et il y revient toujours avec plaisir.
« Je n’ai jamais oublié d’où je viens. Et je partage l’avis de Henri Rasqué : mes racines à Ell et la proximité de la frontière m’ont donné les fondements nécessaires pour comprendre l’Europe – et pour contribuer à en façonner l’unité.
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