Charles Reiser: Héros du quotidien

Depuis plus de 50 ans, Charles Reiser immortalise les événements du canton de Redange avec son appareil photo. Une grande partie des photos publiées par le Syndicat du canton de Redange et par les communes provient de son objectif. Bien qu’il œuvre en grande partie bénévolement, il est toujours rapide, fiable et engagé – à sa manière bien particulière. Aujourd’hui âgé de 76 ans, Charles est marié depuis 1972, heureux avec Francine Beckerich ; il est père d’une fille et d’un fils, et grand-père comblé de deux petits-enfants.

Peux-tu nous parler un peu de ton enfance ?

Je viens d’une famille d’agriculteurs de Feulen et nous étions quatre enfants. Dans mon enfance et ma jeunesse, j’ai toujours aidé à la ferme – ce que je préférais, c’était conduire le tracteur. Après l’école primaire, je suis allé à Arlon, à l’École technique supérieure de l’État, où j’ai obtenu mon diplôme de tourneur-fraiseur. En parallèle, j’y ai suivi des cours du soir pour apprendre le métier de mécanicien automobile et poids lourds.

Où as-tu travaillé après l’école ?

J’ai eu de la chance : deux jours après la remise de mon diplôme, j’ai commencé chez Goodyear en 1968, au moment où l’entreprise ouvrait sa nouvelle usine au Roost. J’étais inspecteur et responsable du contrôle des moules à pneus, ce qui m’a amené à voyager dans de nombreuses usines à travers l’Europe et l’Amérique. Plus tard, je suis passé au bureau et j’étais aussi, en quelque sorte, le photographe officiel de Goodyear. J’aimais énormément mon travail – en 38 ans chez Goodyear, je n’ai manqué que trois jours.

Quand as-tu tenu ton premier appareil photo, et comment cela est-il arrivé ?

C’était en 1963, lorsque mon grand-père, alors bourgmestre de Feulen, a inauguré la nouvelle école avant de se retirer de la vie politique. J’avais 14 ans, et pour cette première « mission », je me suis acheté un appareil Agfa.

Tu as été correspondant local pour le Luxemburger Wort pendant plus de 46 ans, et aujourd’hui encore tu travailles comme freelance pour le Wort, RTL, d’autres médias, pour nos communes et lors d’événements privés. 

Qu’est-ce qui te plaît dans ce travail ?

Je suis de nature très sociable. Cela me permet de rencontrer beaucoup de gens et d’apprendre constamment de nouvelles choses. C’est une belle satisfaction quand on reçoit un merci et que son travail est apprécié.

Te retrouves-tu dans ta collection de photos ?

Oui, j’ai découpé tous mes articles et je les ai collés dans des classeurs, classés par ordre chronologique. Toutes mes photos – numériques et imprimées – sont soigneusement rangées par localité. Chaque année, je prends entre 8 000 et 9 000 photos.
Tu travailles aussi beaucoup pour les communes et le Syndicat. 

Comment cela a-t-il commencé ?

Il n’y a plus beaucoup de photographes bénévoles aujourd’hui. Quand je suis devenu reporter local, de plus en plus de communes du canton ont fait appel à moi. Aujourd’hui encore, je continue à prendre des photos pour elles – et même pour des communes en dehors du canton.

Ta famille ne t’a-t-elle pas manqué quand tu étais souvent en déplacement ?

J’ai toujours essayé de rentrer à la maison le plus vite possible. Bien sûr, le programme familial a parfois dû être adapté. Je suis très reconnaissant envers ma femme, qui a toujours fait preuve de compréhension et de soutien pour ma passion.

Quels sont tes autres loisirs en dehors de la photographie ?

J’aime être en société et je sors souvent avec des amis le week-end. Je suis aussi un grand amateur de BMW – en ce moment, je roule en BMW électrique.

En tant que fils de fermier, je m’intéresse encore beaucoup au développement des machines agricoles, que je suis quotidiennement sur Internet. Ma marque préférée : Claas !

Es-tu encore actif dans la vie associative ?

Oui, tout à fait. J’ai rejoint les pompiers en 1965 et j’ai été commandant pendant les dix dernières années, jusqu’à mon départ obligatoire à 65 ans. Depuis 12 ans, je suis actif dans l’Amicale des pompiers. Nous organisons le feu de bivouac, la friture de poisson du Vendredi saint et le jambon de la kermesse. Les pompiers ont toujours été mon association préférée – et cela ne changera pas.

D’où viens-tu toute cette énergie et cet enthousiasme ?

Tout ce que je fais, je le fais avec plaisir. Et quand on aime ce qu’on fait, on le fait généralement bien. Ma famille, la photographie, la vie associative et les contacts sociaux me donnent énormément d’énergie.

Et chez toi, tu as encore des chèvres – que représentent-elles pour toi ?

J’ai des chèvres depuis près de 30 ans, à côté de notre maison. J’aime les animaux, et je pense qu’elles m’aiment bien aussi. Elles sont bien soignées, bien nourries et reçoivent tout ce dont elles ont besoin.

Quelle est ta devise de vie ?

Tu peux faire de ta vie quelque chose de beau, si tu le veux vraiment.

Nous adressons à Charles un chaleureux merci pour l’excellente collaboration, ses nombreuses et magnifiques photos et son immense engagement au service de la collectivité !