Que se passe-t-il au Musée de l’Ardoise ?

Au Musée de l’Ardoise de Haut-Martelange, on entretient avec passion, expertise et un grand engagement bénévole la mémoire du passé industriel et du travail dur et dangereux dans les mines – tout en la transmettant de manière vivante et compréhensible aux visiteurs.
Dans cet entretien avec les responsables du musée, nous faisons le point sur les développements récents et sur les projets à venir.

Pouvez-vous nous présenter brièvement votre musée?

Le Musée de l’Ardoise de Haut-Martelange est l’un des plus importants témoignages du patrimoine industriel luxembourgeois. Chez nous, vous pouvez plonger dans l’univers des anciennes ardoisières et découvrir de près le quotidien des mineurs d’ardoise.
Le cœur du musée est la mine souterraine ouverte au public : on y descend à 42 mètres de profondeur pour pénétrer dans les anciennes chambres d’extraction.

Mais le musée se visite aussi en surface : sur 8 hectares, on peut découvrir 22 bâtiments historiques – anciennes habitations, bâtiments industriels et administratifs, ainsi que la villa du patron. La surface, avec son Bopebistro, est librement accessible pendant les heures d’ouverture. Depuis peu, nous proposons également un escape game en plein air. 

Comment se compose l’équipe du musée?

Nous sommes une équipe de 11 salariés qui assurent le bon fonctionnement du musée – technique, entretien et propreté du site, mais aussi activités touristiques (offres pour les écoles, visites guidées, événements, promotion). La coordination et la direction sont assurées par notre administratrice déléguée, qui supervise le quotidien, entretient les réseaux et met en œuvre les orientations fixées par le conseil d’administration composé de 8 membres.
En plus, environ 45 bénévoles de l’association D’Frënn vun der Lee nous soutiennent : visites guidées, animations, balades en train touristique et démonstrations de mineur ou de forgeron.

D’où viennent vos visiteurs?

La majorité de nos visiteurs vient du Luxembourg et de Belgique – aussi bien des visiteurs individuels que des groupes, comme par exemple les classes scolaires. En troisième position figurent les touristes néerlandais. Nous accueillons également régulièrement des hôtes d’Allemagne et de France.
En mai, nous avons déjà reçu notre 25.000e visiteur depuis l’ouverture du parcours souterrain en octobre 2022. Ces chiffres montrent l’intérêt du public et confirment la valeur de notre travail.

Comment le musée a-t-il évolué?

Né comme une initiative purement bénévole, le musée est devenu une structure mixte, où l’association D’Frënn vun der Lee collabore avec l’État (ministères du Tourisme et de la Culture, INPA) et la commune de Rambrouch. Ensemble, ils forment le conseil d’administration et gèrent le site.
Depuis février 2025, notre musée est ouvert toute l’année, tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18h, aussi bien aux visiteurs individuels qu’aux groupes.
Un pas important a été l’ouverture du parcours souterrain à 42 mètres de profondeur – visitable avec guide ou de manière autonome. Cela rend la visite également accessible aux touristes étrangers, sans barrière de langue. 

Pouvez-vous nous parler du projet de rénovation de la villa?

La villa de l’ancien patron ouvrira au public en 2026 sous le nom « Espace Nic. Molitor ». L’exposition ne présentera pas seulement des plaques photographiques en verre du photographe Nic. Molitor de Bigonville, mais fera aussi revivre la vie dans la villa à travers des photos de la famille Rother, des objets d’époque et des témoignages.

Qu’est-ce qui rend les photos de Nic. Molitor si précieuses?

Les archives photographiques de Nic. Molitor sont uniques car elles documentent divers aspects de la vie villageoise entre 1900 et 1950 et reflètent le quotidien social de manière authentique. Ses plaques de verre sont exceptionnellement bien conservées et constituent un patrimoine culturel majeur.
Depuis 2024, la collection appartient au Musée de l’Ardoise et est conservée au CNA. Nic. Molitor était un ami proche d’August Rother et a réalisé de nombreuses photos de sa famille, des ardoisières et des mineurs.

Quel avenir pour le musée?

Le musée reste en mouvement :

• 2026 : ouverture de la villa,
• projet d’exposition permanente des collections dans l’ancienne salle de fendage (Spalthaus),
• aménagement d’un restaurant dans l’ancienne cantine.

Nous voulons créer un lieu où l’histoire peut être vécue avec tous les sens – aussi bien par les touristes que par les habitants. Un musée qui relie passé et présent – ouvert, accueillant et inspirant.

Quel est votre endroit préféré dans le musée?

Mon lieu favori est l’ancien bureau Rother – accessible uniquement lors de visites spéciales. Lorsqu’on ouvre la porte et qu’on y entre, on a l’impression que le temps s’est arrêté. La pièce est empreinte d’une atmosphère nostalgique : l’odeur particulière, le craquement des vieux planchers sous les pas, les bureaux parfaitement conservés donnent le sentiment que l’on se retrouve dans une époque où l’industrie de l’ardoise au Luxembourg était encore florissante.

Contact:

Musée de l‘Ardoise
info@ardoise.lu
+352 23 640 141
www.ardoise.lu